La Cour suprême de Corée du Sud vient d’acquitter un homme qui a refusé d’accomplir son service militaire obligatoire pour des motifs religieux.
Cette décision devrait toucher plus de 900 hommes appelés «objecteurs de conscience» ou qui refusent de terminer leur service militaire pour des motifs de conscience et attendent actuellement d’être jugés.
En vertu de la loi sur le service militaire, des centaines de jeunes hommes (généralement des témoins de Jéhovah) ont été condamnés à trois ans de prison.
Amnesty International et les témoins de Jéhovah affirment que près de 20 000 objecteurs de conscience ont été envoyés en prison et ont dû «vivre dans la honte d’être d’anciens condamnés».
La Cour suprême de Corée a, pour la première fois, statué que «la conscience ou les convictions religieuses» constituait un motif légitime de refus du service militaire.
Auparavant, la loi stipulait que toute personne capable qui refuse de s’enrôler dans le service obligatoire est passible d’une peine maximale de trois ans d’emprisonnement, « sauf s’il existe une raison valable ». En 2004, quand une affaire similaire impliquant une personne qui avait refusé la conscription pour des raisons religieuses avait eu lieu, la même Cour suprême avait rejeté l’affaire, la qualifiant de « motif invalide ».
Le tribunal s’est opposé à la pratique consistant à emprisonner des objecteurs de conscience et a même décidé en juin que le fait de ne pas offrir d’autres moyens de servir était inconstitutionnel.
La Cour constitutionnelle de la Corée du Sud a ordonné au gouvernement de proposer des activités alternatives aux objecteurs de conscience d’ici 2019, mais les plans sur la manière de le faire respecter n’ont pas encore été publiés.
