Depuis près de deux décennies maintenant, la Corée du Sud est à l’avant-garde d’une culture sportive mondiale qui gagne rapidement en popularité.
Mais contrairement à d’autres sports, les athlètes ne se surpassent pas physiquement et ne se survivent pas les uns les autres. Au contraire, ils engagent leurs adversaires par la réflexion stratégique et la manipulation experte d’une souris et d’un clavier dans des concours médiatisés par des environnements de jeu numériques.
Connues sous le nom de « e-sports » – une abréviation de « sports électroniques » – ces compétitions attirent des foules de spectateurs enthousiastes par dizaines de milliers et des millions d’autres via des services de streaming vidéo en ligne.
Non seulement les sports électroniques ont eu un impact significatif sur la culture populaire coréenne, mais la Corée a également influencé le développement des sports électroniques mondiaux.
Il y a une certaine phrase qui dit: « Peu importe à quel point vous êtes bon au jeu, il y a toujours un Coréen meilleur que vous. » Et il y a une bonne explication à cela.
Une académie dans le centre de Séoul grouille d’adolescents après les heures de classe alors que les élèves se divisent en différentes classes qui correspondent le mieux à leurs niveaux de compétence. Cette académie n’enseigne pas l’anglais ou les maths, mais le jeu League of Legens (LoL), et d’autres jeux.
Un métier à part entière
De plus en plus de jeunes se dirigent vers la carrière d’athlète professionnel de E-sports.
Les salaires élevés de la ligue professionnelle de LoL peuvent être l’un des facteurs qui incitent les jeunes coréens à poursuivre cette carrière.
En 2018, le salaire annuel moyen des joueurs de la League of Legends Champions Korea (LCK), la meilleure ligue du pays, était d’environ 176 millions de wons (environ 123 500 euros), selon l’enquête sur l’industrie coréenne des sports électroniques.
Bien que la LCK ne divulgue pas ses salaires, il est estimé qu’en 2022, le salaire a augmenté considérablement, passant à environ 600 millions de wons (environ 421 000 euros).
Les équipes sud-coréennes se sont régulièrement produites lors des championnats du monde, ce qui a attiré des équipes étrangères pour recruter des joueurs sud-coréens. Alors que les gains moyens des joueurs d’esports restent en grande partie un secret, la demande sud-coréenne signifie que les meilleurs joueurs peuvent se voir proposer des contrats allant même jusqu’à 20 millions de dollars.
Au-delà des accords contractuels, des prix de tournois, des parrainages et du streaming, il existe encore d’autres opportunités rentables pour les athlètes d’esports
Les académies et écoles
Bien que le recrutement d’athlètes d’esports dépende en grande partie du modèle commercial de chaque équipe et du type de jeu, les académies d’esports ont été un moyen populaire pour les entreprises d’esports avec des équipes professionnelles de développer des talents et de permettre aux jeunes joueurs de perfectionner leurs compétences.
Par exemple, la société d’esports Gen. G a lancé sa Seoul Elite Esports Academy en 2019. En dehors du coaching de jeu, le programme propose également un enseignement en anglais et un diplôme d’études secondaires américain après l’obtention du diplôme, permettant aux diplômés coréens de poursuivre des études supérieures aux États-Unis.
Les académies d’esports créent non seulement une voie directe pour devenir un joueur professionnel, mais élargissent également les possibilités d’éducation pour tous ceux qui y assistent, quel que soit leur statut professionnel.
Les sports électroniques de niveau collégial se développent également en Corée du Sud, mais les universités ont été plus proactives pour intégrer les sports électroniques dans l’environnement universitaire.
En 2014, l’Université Chung-ang a officiellement reconnu les joueurs d’esports en tant qu’étudiants-athlètes, ce qui signifiait que les étudiants potentiels pouvaient être admis en fonction de leurs performances de jeu plutôt que strictement académiques.
Les universités ont également reconnu l’importance de l’industrie et de l’infrastructure des sports électroniques. L’Université Hanshin a créé une école doctorale où les étudiants reçoivent une formation sur la pertinence de l’esport pour les technologies de l’information, la politique réglementaire et l’innovation technologique.
L’acceptation croissante de l’esport en tant qu’industrie interdisciplinaire pourrait se traduire par davantage de futures carrières pour les jeunes Sud-Coréens dans ce domaine.
Un marché en plein essor
La taille du marché mondial de l’industrie des sports électroniques est estimée à 1,38 milliard de dollars à la fin de l’année dernière, en hausse de 21,7% par rapport à l’année précédente, selon la société d’analyse de jeux Newzoo. Le marché coréen de l’esport en représentait 9,9 %.
La taille du marché mondial devrait atteindre 1,87 milliard de dollars d’ici 2025.
Le mélange de ces facteurs – faire en sorte que les enfants poursuivent leurs rêves et apprennent l’autodiscipline sur un marché en pleine croissance – est suffisant pour mériter l’approbation des parents.
Les prospects de joueurs professionnels poursuivent volontiers leurs rêves, bien que la route ne soit pas complètement sans souci.
Selon les études, environ 0,001% des prospects de joueurs professionnels en Corée arrivent à devenir membre de l’équipe LCK.
Depuis quelques années, le e-sport a pris de l’ampleur, gagné en popularité et génère énormément d’argent.
Pas étonnant que beaucoup de jeunes se tournent vers ce domaine, qui contrairement à ce que certains pensent, est plus difficile qu’il n’y paraît.
C’est une belle reconnaissance pour tous ces talents sous-estimés auparavant et c’est également un plaisir de voir des jeunes passionnés et dédiés à leur art.